Les mauvaises idées de Jürgen : A quoi sert-il de nager quand on a commencé la natation après 15 ans ?

Réponse directe : si c’est pour espérer devenir bon, passez votre chemin.

Ok, je le conçois, pris ainsi en direct dans le foie, c’est un peu cruel et prête le flanc à la critique.

On a tous entendu parler de la légende du mec qui n’a jamais pratiqué de natation autrement qu’en dilettante l’été dans la piscine du camping, et qui, après 6 mois de club à largement plus de 30 ans tape 4’45 au 400m.

Comme toutes les légendes, elle est belle, porteuse d’espoir, fait rêver tous les plus de 20 ans qui se mettent à nager sérieusement mais… comme toute légende, en dehors d’une valeur symbolique vous poussant à ne pas renoncer… que les choses soient claires…

En vérité, en vérité je vous le dis, il est avéré que si vous n’avez pas appris à bien nager largement avant 15 ans (et même bien avant…) ce n’est plus la peine d’espérer sortir un jour dans le pack de tête d’un triathlon.

Soyez lucide.

Ok vous allez vouloir y croire, aligner les longueurs, les heures, écumer les forums, les sites spécialisés, les vidéos sur youtube de grands nageurs, de ralentis poétiques décomposant la nage,…. Mais que DALLE ! Vous êtes trop vieux ! A 30 ans passé, vous êtes un dinosaure !

Si vous passez sous les 5’45 au 400 NL ce sera déjà au prix de grands efforts et la moindre quinzaine de « relâche » vous fera repasser au dessus des 6’.

Alors, qu’est ce qui nous reste, nous, pauvres vieilles enclumes ? Quel temps passer dans l’eau, comment bosser, quoi espérer ?

Réalisons un état des lieux objectif :

Votre désavantage : votre technique est figée. Votre esprit vieux et sclérosé est incapable de développer la proprioception nécessaire à ce sport si technique. Vos défauts sont ancrés au plus profond de votre cerveau.

Votre avantage : votre technique est figée, votre esprit vieux et sclérosé est incapable de développer la proprioception nécessaire à ce sport si technique. Vos défauts sont ancrés au plus profond de votre cerveau MAIS JUSTEMENT, vous n’avez plus rien à perdre ! 

Il vous reste les options suivantes :

-          Pratiquer une ablation du cerveau pour perdre tous vos repères, vos défauts, puis avoir une injection de cellules souches dans votre cortex pour être capable d’apprendre et tout reprendre à zéro

-          Acheter une paire de strechcordz, faire des séries de bœuf dans la cave et aller de temps en temps à la piscine pour faire des séries de gros bourrin de triathlète en plaquettes-PB pour retrouver rapidement votre capacité musculaire qui vous permettra de vous traîner dans le ventre mou des triathlètes.

L’option 1) est chère, incertaine, et pourrait donner l’illusion d’une tentative de dopage déguisée.

L’option 2) est simple à mettre en œuvre, peu coûteuse en temps et vous permettra au moins d’avoir une bonne excuse à votre perf quelconque (ex : « ouais mais moi je ne nage qu’1H par semaine »).

Certaines personnes prétendraient qu’il existe une alternative qui nécessite :

-          du temps pour nager 3 à 4 fois par semaine minimum

-          de la patience pour se faire filmer, visionner, comprendre ses erreurs, se faire corriger par un coach compétent à qui vous obéirez aveuglément, nager au final peu par séance mais tenter de trouver d’autres automatismes

-          faire des assouplissements réguliers

-          et même dans l’idéal avoir accès à une endless pool avec caméras multiples pour bien visualiser votre nage et corriger vos défauts en direct

 En bref, de la sueur, du sang, des larmes et de l’intelligence.

Aucun intérêt donc pour nous triathlètes trentenaires qui préférons les solutions simples et l’achat d’un powerbalance, d’une paire de roue de l’année, d’un cadre super aéro de la mort, le tout pour quelques milliers d’euros de satisfaction immédiate.